Carnet de bord – jour 14 par LUCE

Du gris ambiant au réveil de la pointe avant, celui là même qui assombrit terriblement l’océan , aux sublimes palettes de dégradés des fins de nos journées, comme le dit si bien Elohim, ça zinzoline…. Le ciel est merveille, oui et voir les filles avancer dans cette immensité de plus en plus formée fait vraiment rêver! Nos heures de surveillance défilent à toute allure. Elles ne sont que plaisir.

Cette semaine  nous avons, pour la deuxième fois, changé entre équipière de quarts de veille et ainsi, tourner en cuisine aussi. Profiter, ces jours derniers, des plus belles lumières, quand le soleil sombre ou dépasse l’horizon est un réel enchantement! Ce vide constant remplit si merveilleusement…

Les rameuses aiment aussi quand le jour paraît. Il lève les angoisses de la nuit, leur mal de mer encore pour certaines faute ces nuits sombre de ne voir l’horizon et pour d’autres leur fortes émotions…. Soulagées parfois aussi par les belles histoires contées depuis le pont. Merci pour l’aide précieuse du fin psychologue de bord, ceci, il le sait n’est pas mon fort…

Nuageuse et agitée, la nuit demande plus d’efforts et de concentration, surtout pour les relais dans cette mer formée. A leur sortie, heureusement, une force masculine chaque heure les empoigne. La nuit dernière, Tim et Itzi ont plongé pour que le paddle d’eux ne s’éloigne. Un oiseau sur le pont s’est ensuite posé, tous avaient besoin de bien se réchauffer…

Les jours sont plus souriants, une carapace, furtivement fait surface et les poissons volants effleurent parfois la rameuse du moment… ce qui fait toujours rire Stéphanie et beaucoup moins Itzi. Trois baleines au loin nous évitent et s’éloignent. Les fous de bassan tournoient de l’arrière à l’avant, les nuages prennent des formes humaines et comme nous raconte Tim, ces oiseaux de mer planant, selon un vieux dicton, sont des pêcheurs absents. Ceux, qui jamais ne reviendront… On se joint ensemble au regard vague de Marie et avec Margot qui suit, on imagine des sirènes…

La nuit devient alors parfois magique, paddle et bateau s’illuminent quand Tim et Elohim s’amusent à créer davantage encore d’effets spéciaux… féériques ! Encore disait Marie surprise par l’hublot. Juste pour une photo ! Par dessus bord, ils jetaient au dessus de sa cabine un bout, donnant l’impression de prendre vie sous l’eau. Comme un voile liquide éclairé par la nuit, le sillage du bateau était alors aussi très beau.

Ainsi voguent Noumène et ses si belles sirènes, pour ceux qui sont passés et pour ceux qui nous tendent la main à l’arrivée… oui, on a tous un océan à traverser ! 

D’ici là, il y aura d’autres rotations qui à toutes, je l’espère, nous permettrons de prendre au mieux soin de cette belle expédition et de partager ici nos émotions. 

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