La suite de la pièce de théâtre

ACTE I Scène 3

Où l’on découvre l’adaptation (progressive ?) au milieu marin.

La scène se situe de nuit entre 2h45 et 3h15 du matin. La houle est très calme, le vent léger. La nuit est très noire mais la voute céleste brille de milles feux…

(LUE) est de quart de veille. Sa dernière heure. La plus fatigante.

(ITI)  gonflée à bloc, commence ses 300 pompes d’échauffement 15minutes avant son relais

(ITI) comptant ses pompes d’une voix essoufflée avec son accent espagnol

      – 124 pff 125 pfff 126 pfff Cette nOUIt est magnifique…131 pfff 132 pfff 133 pfff

      – Yé franchi un cap… 145 pfff 146 pfff 147 pfff, yé né plou peur des poissons volants… 156 pfff 157 pfff 158 pfff

( LUE) Faisant mine d’être réveillée et d’avoir écouté

      – Et depuis quand tu as mal aux dents ?

(ITI) –  167 pfff 168 pfff 169 pfff Yé disai, yé né plou peur des flying fiss (en anglais dans le texte)… 170 pfff 171 pfff 172 pfff

(LUE) – Donc tu changes de dentifrice ?

(ITI) prend place sur sa planche en évitant tout contact avec l’eau comme si c’était du poison. Elle rame tout contre le bateau et discute avec (LUE)

(LUE) – Mais tu as mis ta combinaison intégrale alors que l’eau est à 28 degrés ?

(ITI) dans sa tête : comme ça, aucun fichu poisson volant ne touchera ma peau

       – Heu ! oui ! oui ! yavé peur d’avoir froid

(LUE) – Mais tu as enfilé tes gants pour l’eau froide

(ITI) dans sa tête : beurk, imaginer toucher de ma main ces poissons gluants

        – Heu ! oui ! oui ! c’est pour éviter les brûlures de méduses. J’en ai vu une il y a … 47 jours

(LUE) – Mais c’est quoi cette forte odeur de menthe ?

(ITI) dans sa tête : yé collé 2kilos de crème mentholé sous mon nez pour ne plus jamais sentir cette odeur de poisson pourri

       – Heu ! yé mis oune peu de parfum, car même sur un planche au milieu du Pacifique, yé reste oune princesse

Silence pendant 5 minutes. On entend uniquement le bruit de l’eau qui coule le long des coques du bateau

Soudain, un cri stridant déchire la nuit, réveille tout le bateau et la moitié du Pacifique

(ITI) – MAMAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!!!!!

Un poisson volant de …3,5 cm vient d’atterrir dans les cheveux de la princesse

ACTE I Scène 4

Où l’on découvre les bienfaits de la communication

Installée dehors à l’avant du bateau, (DIE) masse (MGO) qui discute avec (MAR) par le hublot de sa cabine un peu loin

(DIE) masse sadiquement très fort l’épaule douloureuse de (MGO)

        – c’est là que tu as mal ?

(MGO) le visage tordu de douleur

        – ARGHHHH !!! Saleté de Pacifique à la gomme. J’EN PEU PLUUUUUUUS !!!

(MAR) de loin

       – Quoi ? Qu’est-ce que tu as vu ?

(MGO) s’adressant entre 2 douleurs à (DIE)

        – en plus elle est sourde, c’est bien ma veine

(MAR) toujours aussi loin

        – Quoi ? Tu as vu une baleine ?

(DIE) trouvant un autre point sensible sur le dos de (MGO), se met à cogner dessus de plus belle

        – Et là, une petite contracture sensible ?

(MGO) le visage rouge et crispé

        – AÏÏÏÏÏÏ  MAMANNNNNNNNNN !

(MAR) passe la tête par le hublot

        – Tu veux que j’appelle ta mère ?

(MGO) se tortille de douleur

        – Mais faites la taire

(MAR) – On vois déjà la terre ?

(DIE) cherche, cherche et découvre un troisième point encore plus douloureux sous le pied de (MGO) et y enfonce son pouce

        – Attention, ça va picoter encore

(MAR) pensant toujours qu’on lui parle

        – Oui, c’est ça, laissez moi je dors

(MGO) à bout de nerfs

        – Tant pis, je mords